C’est bien connu, la génération actuelle veut tout, tout de suite … Ainsi les jouets et les chocolats de Noël arrivent sur les étals dès le début novembre, le produit que l’on vient de commander doit arriver tout de suite au risque d’être rejeté … Et je ne parle pas de « ceux qui font Pâques avant les rameaux ! »
La patience qui nourrit l’attente n’est plus de mise et l’homme moderne est toujours pressé, toujours avide de connaître ce qui va advenir en oubliant le temps du désir qui prépare à l’accueil …

Le temps de l’Avent, nous laisse découvrir la longue attente du peuple de l’Alliance, des prophètes, de Marie : Dieu laisse mûrir sa promesse et nous invite à meubler notre attente de sa venue, à la désirer, à la préparer, comme on attend qu’une promesse se réalise, « comme un veilleur attend l’aurore ! »

Cette attente pourrait ressembler à l’attitude du paysan qui reste un modèle de patience, de confiance et de ténacité. Le laboureur prépare la terre avant de lui confier le grain « aux avents ». Avec confiance il le voit disparaître dans le froid, la boue ou la neige. Il guette les premières pousses quand le ciel daigne s’éclaircir en espérant que le gel n’aura pas tué les germes, il surveille la croissance, en sachant qu’il ne peut rien aux gelées, aux sécheresses qui risquent « d’étrangler » la récolte, au vent qui peut secouer les épis avant la moisson …

Et là, quand le soleil d’Août a bien doré les épis, il peut enfin plonger sa main dans le grenier et sentir les grains glisser le long de son bras. Sa patience est récompensée, la joie de la moisson efface toutes les angoisses de la croissance.
C’est « son » blé qui est là, qui lui procure une joie qu’aucun marchand ne trouvera au pied d’un silo.
L’attente, le désir, la patience , mais aussi la confiance récompensent son geste de semeur : « On s’en va on s’en va en pleurant, on jette la semence, on s’en vient on s’en vient en chantant, on rapporte les gerbes »(Psaume 125)

Toi la catéchiste qui voudrait que les enfants aient déjà une foi semblable à la tienne, vous les grands parents qui désespérez de voir vos petits-enfants recevoir le baptême, toi le vieux curé qui ne comprend pas l’apathie de tes paroissiens, toi le priant qui ne comprend pas la lenteur de Dieu à répondre à tes demandes, et vous tous, méditez l’attitude du paysan, et, rappelez-vous que la patience de Dieu est infiniment plus grande que la patience du paysan !

Le Seigneur vient, c’est sûr, il l’a promis !