Dimanche des rameaux
Seigneur je viens de prendre ce brin de rameau à l’église aujourd’hui. Je le tiens là dans mes mains comme un signe, comme un témoignage.
Depuis longtemps dans ma famille, mes grands-parents, puis mes parents ont fait ce geste de prendre un rameau de buis béni. Ils disaient parfois que c’était important pour se protéger de l’orage, de la grêle ou du feu. Ils le faisaient brûler quand il tonnait. Ils l’installaient souvent sur le crucifix qui était dans la cuisine et il y restait toute l’année. Ils ne savaient pas dire pourquoi c’était important, mais ils y tenaient.
Les temps ont un peu changé et je ne suis pas certain que ce brin de rameau nous protège des catastrophes. Pourtant, même si nous n’avons pas de crucifix visible dans la maison, j’ai fait la démarche d’aller le prendre au fond de l’église. Une tradition ? un héritage reçu de mes parents ? Peut-être une rencontre avec Toi mon Dieu, une rencontre discrète, comme un signe que tu me fais aujourd’hui, à moi qui suis souvent bien loin de Toi. Mais si j’ai gardé cette tradition, ce n’est peut-être pas un hasard ? c’est peut-être que Tu veux me rencontrer à travers ce petit signe, que tu veux me parler ? Peut-être que mes parents, mes anciens me parlent aussi à travers cette tradition qu’ils m’ont laissée ? Pour eux la foi, la religion, c’était important : Ils avaient la foi plus que moi. Ils priaient, disaient merci pour tout ce qu’ils recevaient, Te demandaient de l’aide dans leurs épreuves, allaient à la messe avec les voisins, essayaient de bien vivre le service, partageaient avec les plus fragiles, essayaient de pardonner, de visiter les malades, de respecter les grands principes de l’Église Ils espéraient surtout en la vie éternelle, par-delà leur mort, et ils vivaient cela comme un passage vers la maison du Bon Dieu. Ils n’avaient pas tout ce que nous avons, mais ils étaient plus sereins, moins angoissés : Ils Te faisaient confiance.
Moi je cours toujours Seigneur. J’ai toujours envie de quelque chose que je n’ai pas. Je ne suis ni méchant ni malhonnête, mais je suis … indifférent. J’ai bien conscience que tout ce que j’ai, depuis la télé, l’ordinateur, le portable, les jeux, le bruit, le confort, les vacances c’est comme un manège qui me tourne la tête mais qui m’entraîne je ne sais pas trop où. Ce qui me rend heureux ? Ce sont mes enfants, mes petits-enfants, c’est l’association dont je m’occupe, ce que j’arrive à faire pour les autres et j’entends ce que Tu dis : « celui qui veut garder sa vie la perdra, vivre c’est donner sa vie. Il n’y a pas de plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».
Je suis d’accord avec Toi Seigneur. Le bonheur il est là. Mon Bonheur il est là. Je suis donc un peu proche de Toi Seigneur ? Alors écoute ma prière, je te parle comme à un ami, à un grand frère, à un maître. Ce monde me fait peur ; Il va trop vite, trop loin. Il nous entraîne dans une course folle où les gadgets prennent la place de l’essentiel, où tout se dit où tout se fait, sans savoir si c’est utile ni aujourd’hui, ni demain, où seul l’argent prend de l’importance.
J’ai peur en regardant les infos : la violence, le virus, les gens qui meurent de faim, de guerre, d’indifférence. J’ai besoin de frères, j’ai besoin de sens J’ai besoin de Toi Seigneur, de ton exemple, de Ta parole solide, sûre, qui donne sens, qui encourage. J’ai besoin de Ta présence qui me parle au cœur, qui me rassure. J’ai besoin de me rapprocher de Toi pour que tu me tires de ce bourbier où je m’égare, pour que Tu me montres l’essentiel, « Aimer et être aimé », pour que tu me dises que Tu es avec moi tous les jours jusqu’à la fin des temps, pour que tu me dises que Tu me parles, que Tu me guides pour mon bonheur, aujourd’hui, demain, et pour toujours, bien au-delà de mes années.
Mais ??? Tu me parles Seigneur ? et je t’écoute ! Là, maintenant… Parles moi encore, chaque jour, que ce petit rameau que je vais mettre bien en place dans ma maison, et qui va rester vert toute l’année, me rappelle toujours ta présence. Merci pour notre rencontre Seigneur à travers ce petit bout de rameau !