Comment ne pas terminer notre préparation à Noël sans évoquer l’attitude et la présence de Marie ? Après Isaïe, le grand prophète de ce temps, après Jean Baptiste, voici donc, l’  « humble servante », Marie qui nous accompagne dans ces quelques jours qui nous séparent de la venue du sauveur dans notre monde .

Nous chantons souvent : « La première en chemin, Marie tu nous entraînes à risquer notre oui aux imprévus de Dieu » et, pas à pas Marie accompagne notre chemin de foi sous ses différentes facettes :

L’Annonciation :
Ce texte que nous avons si souvent entendu, au point de le savoir par cœur, nous interpelle dans notre façon de croire : Elisabeth, la cousine plus âgée saluera Marie en disant : « heureuse celle qui a cru » et en effet la foi de Marie nous émerveille. Contrairement à notre attitude, Marie ne dit pas « attend », elle accepte la mission totalement improbable que Gabriel vient de lui confier de la part du Seigneur , elle ne se situe pas comme « acteur incontournable du Seigneur », mais bien comme l’humble servante , rassurée par le fait que « l’Esprit Saint viendra sur elle et que la puissance du très haut la prendra sous son ombre ».
A chaque appel que le Seigneur nous adresse, sommes-nous persuadés que, toujours, dans toutes les vocations que Dieu propose aux hommes, il ajoute « n’aie pas peur, je serai avec toi » ?
La première en chemin, Marie nous montre l’engagement et la confiance en l’Esprit Saint qui doit aller avec. Pouvons-nous lui demander souvent de nous transmettre cette confiance ?

La visitation :
Avec cette première annonce Marie entend un nouvel appel : « Voici que ta cousine Elisabeth a conçu elle aussi un fils dans sa vieillesse, car rien n’est impossible à Dieu » et Marie entend cette annonce comme un appel à se mettre tout de suite au service de sa cousine qui aura besoin, vu son âge, d’une présence.
Beauté de la disponibilité, beauté de la confiance, du partage de la confidence entre ces deux femmes, pétries de culture biblique, de confiance en un Dieu qui ne renie jamais ses promesses, même s’il surprend nos réponses « raisonnables » à taille humaine.
Notre chant à Marie parle des « imprévus » de Dieu.
Demandons au Seigneur, par Marie, de ne pas nous laisser dérouter par ces imprévus, car, hier comme aujourd’hui « rien n’est impossible à Dieu »Il faut demander la grâce de nous en persuader, au risque de perdre confiance dans nos situations actuelles.

La nativité :
Tout aurait pu se passer autrement, mais la condition humaine ne saurait s’affranchir de tous les embêtements quotidiens :
un édit impérial qui tombe bien mal et qui ne respecte personne (ce n’est pas d’aujourd’hui que les règlements causent des tracasseries bien inutiles aux braves gens qui n’ont rien demandé)
et puis l’indifférence qui ne date pas d’aujourd’hui non plus : « il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». Il faudra se contenter , comme sans doute bien d’autres, d’une petite place dans une étable, au chaud peut-être , mais au confort inexistant.
Il y aura quand même la fraternité des bergers au grand cœur, peu enclins aux discours et à l’hygiène bourgeoise, mais attentifs à ne pas laisser quelqu’un dans la mouise.
La première en chemin Marie nous entraine à faire face, aux exigences administratives, à la mauvaise volonté de certaines personnes, aux éléments qui se tournent en travers en nous appuyant parfois sur les petites gens, de préférence aux puissants, car, aujourd’hui comme hier « L’éternel renverse les puissants de leur trône et il élève les humbles »

La vie à Nazareth :
Tellement humble et discrète que les Evangiles (sans doute parce qu’ils sont écrits par des hommes) n’en parlent pas . Il faut laisser travailler notre imagination : Marie fait grandir son enfant comme une maman ordinaire, lessive, repas, soucis quotidiens, éducation humaine et biblique… Comme bien des mamans elle ne comprend pas son enfant quand il fait sa première fugue à 12 ans « Vois comme ton Père et moi nous avons eu mal en te cherchant… » elle ne comprend pas ses réponses … Nous pensons à tous ces parents déroutés par leurs jeunes qui trouvent sur leur portable tous les chemins possibles pour remettre en cause l’éducation qu’ils ont reçue. La première en chemin Marie Tu nous entraines à ne pas baisser les bras, et aussi à ne pas renier ce qui est essentiel pour nous …

La première en chemin dans l’inquiétude :
Quand ce Fils, fruit de ses entrailles, chair de sa chair, prend les risques du prophète, contesté, menacé au point qu’elle intervient avec sa famille pour dire son inquiétude.
Et là encore une réponse qui déstabilise : « Qui sont ma mère et mes frères ? Ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique sont pour moi une mère, des sœurs et des frères … »
Prions pour tous les parents et grands-parents inquiets par les chemins de traverse empruntés par leurs jeunes. Demandons au Seigneur qu’Il les encourage à accueillir dans la foi et l’espérance ces situations difficiles, sans couper les ponts, en privilégiant le dialogue et le témoignage.

La première, et presque la seule, en haut du chemin qui conduit au calvaire, meurtrie dans sa chair et dans son cœur de mère par la souffrance du fils et plus encore par l’injustice qui le frappe, elle reste debout, et elle est là participant sans le savoir encore au grand mystère de la rédemption comme elle a participé sans vraiment comprendre au grand mystère de l’incarnation.
La première en chemin, elle n’a pas tout compris et nous entraine dans sa fidélité même quand nous sommes loin de tout comprendre.
Demandons lui son aide, et sa présence quand notre chemin devient trop dur : « prie pour nous maintenant … »

La première en chemin, elle nous accueille au sein de la première église au jour de la pentecôte, rayonnante et remplie de toute la joie de Pâques et elle sera toujours là dans son Eglise, au cours des siècles pour guider son peuple en chemin, affronté, comme elle, à toutes les incertitudes de la vie et de la foi …
Marche avec nous Marie, aux chemins de l’Eglise, ils sont chemins vers Dieu, ils sont chemins vers Dieu

Marie en ces jours où nous attendons la venue du sauveur, marche avec nous sur nos chemins de foi, qu’ils nous conduisent avec toi jusqu’en ton assomption, que, dans les froidures de Noël brillent déjà l’éclat du 15 Août et de ton assomption, pour nous rappeler que la joie de Noël n’est que la première étape vers la joie sans fin car aujourd’hui, grâce à Toi Marie, nous est né un sauveur.