Deuxième dimanche de l’Avent 

Notre marche vers Noël se poursuit et nous voilà déjà au deuxième dimanche de ce temps privilégié qui s’appelle l’AVENT. Sur ce chemin nous retrouvons Isaïe (765 avant Jésus Christ) et ses formidables prophéties d’un monde à venir, un monde qu’il faut préparer : « Dans le désert, préparez les chemins du Seigneur, tracez droit dans les terres arides une route pour notre Dieu, que les escarpements se changent en plaines… »

Nous trouvons aussi Jean le Baptiste qui cite, huit siècles après, les paroles du prophète « Préparez les chemins du Seigneur » … On pourrait croire que rien n’a été fait pendant huit siècles puisque Jean reprend le même message ! Ce serait oublier que le Seigneur n’est pas venu une fois pour toutes, le Seigneur vient, au temps d’Isaïe comme au temps de Jean Baptiste comme aujourd’hui 2000 ans après : « Il est une chose qui ne doit pas vous échapper, vient de nous dire Saint Pierre dans la deuxième lecture, pour le Seigneur un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour… »

A la catéchiste qui expliquait aux enfants que Jésus allait naître à Noël, un petit garçon répondait, en toute logique : « Mais, il était déjà né l’année dernière ! » A Noël nous ne célébrons pas l’anniversaire de Jésus, mais nous accueillons le Seigneur qui vient, aujourd’hui.

Littleton chantait, c’est Noël chaque fois qu’on essuie une larme dans les yeux d’un enfant, chaque fois qu’on dépose les armes, chaque fois qu’on s’entend : C’est Noel sur la terre chaque jour, car Noël au mon frère, c’est l’Amour » Donc, aujourd’hui comme au temps d’Isaïe, comme au temps de Jean Baptiste, il nous faut préparer les chemins du Seigneur ..

Isaïe et Jean Baptiste nous parlent du désert :
« Dans le désert préparez les chemins du Seigneur » peut-on lire en Isaïe.
St Marc dans son Evangile écrit : « Alors Jean qui baptisait, parut dans le désert .. »
Il porte d’ailleurs sur lui, les stigmates du désert pour nous rappeler sans doute la longue traversée du désert vécue par le peuple hébreu, qui préfigure peut-être notre marche d’aujourd’hui.
« La ceinture autour des reins, la nourriture de sauterelles et de miel sauvage… »

Sommes-nous dans le désert nous aussi ?
Oh, certainement pas prêts à nous nourrir de sauterelles, surtout en ce temps de préparations d’orgies alimentaires, encore que….
Les temps semblent prêts au changement, mais on entend les gens dire ici et là, « les rues sont désertes, on ne voit personne » on ne se reconnait pas, on ne se parle pas, on ne se rassemble pas, c’est compliqué d’aller voir nos ainés en maison de retraite, ils ne comprennent pas ce qui leur arrive …
Dans notre préparation liturgique nous sommes aussi un peu en désert …
Avant, mais c’était avant, il y avait des célébrations pénitentielles qui nous permettaient de recevoir la force du pardon pour nous relever de nos échecs, de nos actes manqués, de nos péchés …
Les masques, les distanciations ont bien compliqué les choses et l’accueil de la miséricorde a bien disparu de nos églises….

Chaque année la messe en famille le 24 après midi rassemblait une pleine église de monde, cette année nous ne pourrons pas faire de même …
Les normes sanitaires ne favorisent pas la vie de notre Eglise, avec des gens qui ne savent plus comment faire, avec ceux qui trouvent que, finalement à la télévision ça fait très bien, avec des anciens qui ne viennent plus tant ils ont peur, avec des scolaires victimes d’un protocole sanitaire peu lisible mais beaucoup contraignant.
Chaque année les chanteurs se mettaient à l’unisson pour préparer une liturgie festive, mais cette année le virus a coupé l’élan des chorales… Sur un autre plan, bien des familles seront au régime alimentaire allégé pour les fêtes….
Je ne parle pas du désert religieux qui s’installe dans notre société qui n’attend de sauveur que dans la consommation et le plaisir … encore que ….
Sans être dans le désert, nous ne sommes pas dans l’euphorie…

Alors, comme Isaïe, comme Jean Baptiste, c’est pour nous, dans la situation où nous sommes qu’une voix crie, dans nos déserts « Préparez les chemins du Seigneur… »
Et Jean Baptiste proclame qu’il faut nous convertir… Lui, donne un geste de conversion, comme une purification, dans l’eau du Jourdain, tout en affirmant qu’un autre, (Le Messie, bien entendu) va venir pour nous baptiser dans l’Esprit Saint …

Plusieurs moyens, dans notre désert actuel, pour accueillir Celui qui vient, aujourd’hui comme il y a deux mille ans :

Le 8 décembre : Prendre le temps de la prière, avec Marie qui a le mieux préparé les chemins du Seigneur : Le soir à la célébration de 18h à St Didier nous allumerons nos lumignons pour veiller avec elle, pour attendre, avec elle, Celui qui vient : « Aujourd’hui vous est né un sauveur » ; Des personnes marquent aussi ce temps de l’avent par leur participation à la messe en semaine et c’est bien.

Le 22 décembre, toujours à 18h, toujours à St Didier, nous aurons une célébration pénitentielle avec absolution collective acceptée par notre Evêque. Ce devrait être un moment fort de conversion et d’accueil du Sauveur.

Pour les enfants, il sera difficile de les accueillir avec leurs familles, aux messes de Noël. Dans les écoles catholiques des célébrations leur seront proposées et déjà plusieurs écoles se sont mises « en Avent », mais nous cherchons un moyen de célébrer « Celui qui est venu habiter chez nous » par un grand jeu dans la ville … Cela se prépare.

Les malles placées au fond de nos églises, nous proposent de limiter nos dépenses alimentaires pour les traditionnels « réveillons » au profit de ceux qui n’auront pas assez et la générosité est déjà là et devrait s’amplifier…Et il y a tellement d’autres propositions pour visiter, soutenir, aider …

C’est une période intense qui a commencé avec l’Avent, le Seigneur vient, il nous faut l’accueillir, il vient « illuminer notre regard » !