Il y avait à Jérusalem
un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux qui
attendait la consolation d’Israël et l’Esprit Saint était sur
lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne
verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du
Seigneur. Sous l’action de l’Esprit Saint Syméon vint au temple,
au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se
conformer au rite qui le concernait. Syméon reçut l’enfant dans
ses bras et bénit Dieu en disant : « Maintenant ô Maître
souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon
ta Parole. Car mes yeux ont vu le salut que Tu préparais à la face
des peuples : Lumière qui se révèle aux nations et donne
gloire à ton peuple Israël »
Le père et la mère de
l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les
bénit, puis il dit à Marie : « Voici que cet enfant
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera
un signe de contradiction –et toi, ton âme sera transpercée d’un
glaive- : Ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent au
cœur d’un grand nombre. »
Notre émotion rejoint celle de la nuit de Noël ! La scène est touchante et nous fait penser à tant et tant de grands parents qui « prennent leurs petits enfants dans leurs bras ». Au-delà de l’émotion, Syméon, après les bergers et les mages, nous dit qui est cet enfant : Le salut préparé pour tous les peuples (épiphanie), Lumière pour les nations (Prologue de St Jean), signe de contradiction qui annonce les contestations et les souffrances, même pour Marie…
L’Esprit Saint est nommé trois fois en trois lignes …Peut être pouvons-nous aussi placer notre lecture sous le regard de l’Esprit pour qu’il nous « donne à connaître toute chose » ?
Syméon attend le Messie : Malgré son grand âge il est « un veilleur qui garde sa lampe allumée pour ouvrir au Seigneur quand il viendra, même si c’est vers minuit ou plus tard encore » (Luc XII -35) C’est une invitation pour nous à prendre l’attitude du veilleur, à ne pas éteindre la lampe de notre foi et à rester en tenue de service, « comme un veilleur attend l’aurore », car, c’est certain, le Seigneur vient.
Il a reçu l’annonce de l’Esprit lui indiquant qu’il verrait le Messie avant de mourir. Comment sait-il que cet enfant est le Messie ? « La foi donne à voir ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » 1 Corinthiens, Chap 2 Vers 9 : Longue attente tellement forte que tout à coup elle devient évidence ?
Il vient au temple au moment où Joseph et Marie apportent l’enfant. Cette rencontre n’est pas fortuite. Elle devait avoir lieu pour nous dire qui est cet enfant. Après les anges, les bergers et les mages, Dieu voulait donner la Parole à un Aîné, et même la mettre dans ses bras ! Combien de nos aînés nous disent Dieu aujourd’hui !
Syméon prend l’enfant dans ses bras : Geste merveilleux et tellement humain. Combien de grands parents, (quand il n’y a pas de virus,) prennent leurs petits enfants dans leurs bras et se mettent à rêver avec eux d’un avenir merveilleux, rempli de tous ces projets qu’ils n’ont pas pu réaliser. « Maintenant » lui, le veilleur, peut mourir car Dieu a tenu sa promesse.
Aujourd’hui quand je relis
ce texte, je pense à un prêtre ainé, que beaucoup d’entre vous
connaissent : Le Père Henri Demars, qui nous a quittés il y a
trois ans. Dans les mots qu’il a laissés avant de faire le grand
passage, comme Syméon il avait écrit son espérance. Comme pour
Syméon il y est question de se prendre dans les mains,
il est question du salut, à
venir, mais déjà
là, Main-tenant.
Il a écrit : « Pêcheur je suis, pécheur je me
présenterai devant Dieu quand il me fera signe. Je m’en remets à
Lui : ‘En Tes mains Seigneur je remets mon Esprit’. J’aime
trop la vie pour m’attrister au moment d’entrer dans cette
plénitude de vie avec Jésus Ressuscité. Chaque fois que je célèbre
l’Eucharistie, d’une certaine manière je célèbre mon passage
vers la maison du Père. Je n’ai pas attendu le jour de ma
sépulture pour célébrer la victoire sur la mort: la
résurrection c’est « MAIN-TENANT ».
J’aime à écrire ainsi la prière de Syméon et surtout à
la prier avec l’espérance d’Henri et de Syméon :
« Main-tenant. »
Le texte de Saint Luc se poursuit avec Anne, qui « ne quittait pas le temple ; servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Elle aussi vient au bon moment pour proclamer les louanges de Dieu et parler de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance d’Israël » ... Vous l’avez certainement croisée, dans le silence de nos églises, avec une mamie qui apprend le signe de croix à son petit-fils, dans la prière du chapelet à l’écoute de Radio-espérance, dans le souci qu’elle a de demander à ses petits-enfants de ne pas oublier de faire baptiser leur petit dernier, dans sa présence quotidienne pour l’entretien du bâtiment ou pour fleurir Marie … Merci Seigneur pour nos Ainés, leur présence et leur prière sont si précieuses !